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23 nov. 2010

Le vent de Patagonie!

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Lundi 15

Nous quittons El Bolson ,porte d'entrée de la Patagonie,par une route vallonnée toujours bordée de genets et de lupins multicolores,franchissant de petits cols.
Nous décidons de passer par le parc national de Los Alerces qui nous oblige à emprunter 30 km de piste épouvantable jusqu'au "village" de Cholila.Détour magnifique,on s'approche de la Cordillère, grandes prairies,troupeaux de boeufs et de moutons. 1ere crevaison d'Aldo!
Les hébergements sont rares mais non trouvons quand même une chambre sans charme mais propre au terme d'une étape éprouvante de 84 km.
 


Mardi 16

On craint beaucoup les 70 km de piste qui nous attendent en direction du parc des Alerces!En fait seuls les 15 premiers km sont difficiles. Dans le parc elle s'avère bonne malgré de nombreuses côtes dures à franchir chargés,nous devons même pousser les vélos de temps en temps!Nous ne regrettons pas notre choix d'itinéraire car le paysage est trés beau,la route s'étire entre lacs et forêts.Nous avons même la surprise de voir un vol de flamands roses.
Petit réconfort d'un thé offert par un couple de haut savoyards dans leur magnifique camping car Lodge Mobil Land Rover,parcourant tout le continent de la Terre de Feu à l'Alaska sans date de retour! www.lesmazu.fr
La fin de journée est épuisante puisqu'il nous est difficile de trouver un endroit autorisé pour camper.A 20h nous finissons dans une aire de camping aménagée déserte au bord d'un lac.Nous sommes récompensés de nos efforts par un magnifique coucher de soleil.





Mercredi 17
Nous ne prenons pas le temps de faire l'excursion en bateau pour aller voir une des plus grandes forêts d'alerces.L'alerce est une sorte de mélèze ou cyprés de patagonie et une des espèces les plus résistantes au monde.Certains auraient 4000 ans!
A la sortie du parc, le paysage change. Les montagnes deviennent pelées,les arbres et arbustes se raréfient et sont souvent secs.Nous arrivons à Esquel aprés 62 km,là où commence vraiment la Patagonie. Petite ville aux larges rues et avenues sans beaucoup de caractère ,trés étendue,arborée ,aux maisons basses où il est agréable de s'y promener.
Descente vers Esquel


Jeudi 18

Matinée de repos.Nous prévoyons une courte étape pour l'aprés midi mais le "vent fou" est dans notre dos et nous roulons à 25 km/h sans efforts même dans les côtes pendant 40 Km.Nous longeons ensuite le rio bordé d'un long cordon vert de grands saules. Nous bivouaquons aprés 80 km au bord du rio sous les saules en contrebas de la route, les vélos attachés à la "cloture patagonienne" en continue le long des routes pour contenir les troupeaux.Soirée agréable mais un peu fraiche 11° à 650m à l'abri du vent!



Vendredi 19

Quelques gouttes de pluie pour le petit déjeuner,c'est une première!
Nous traversons Tecka,petit village pittoresque isolé dans la steppe et son incontournable station service.Nous grimpons sur un plateau à 1000 m.Nous jouons à se faire pousser par un fort vent latéral 3/4 arrière dans un beau paysage de landes et de collines arides.Sur une vingtaine de km la route est étonnamment recouverte de sauterelles vivantes ou écrasées! Aprés 107 km d'une route quasimment rectiligne nous arrivons au gros bourg de Gobernador Costa que l'on traverse par une double avenue asphaltée alors que toutes les autres rues sont de ripio (mélange de sable et de gravier et galets qui constitue le revêtement d'une partie du réseau routier argentin). Une fois de plus on est encore seul au resto du coin...
Une station service de bois!



arrivée sur Gorbernador Costa
Samedi 20

Nous partons avec 3 jours d'appros car le prochain village est à 230 Km! Nous vivons une expérience insolite et jouissive!Le vent arrière est si fort que sur 40 km de ligne droite au milieu de la steppe, nous avançons à plat sans un coup de pédale entre 35 et 46 km/h. Puis la route changeant de direction, le vent est latéral,il devient difficle alors de tenir les vélos,on roule penchés. Lors d'une descente dans un petit vallon,le vent est si fort,que Huguette à l'arrêt est projeté au sol avec son vélo!!! Pas de mal!Lors de la remontée sur le plateau on gère un vent latéral 3/4 arrière avec des rafales,ça demande de la concentration mais on avance sans trop d'efforts si ce n'est des bras!A 17h on a déjà fait 125 km. Peu fatigués, on décide de continuer jusqu'au prochain hameau,Facundo, à 45 km.
Le vent devenant moins favorable,la fin du parcours est pénible et nous terminons même vent de face en descente en forçant à 10Km/h!
A 19h15 et aprés 170 km, un oasis de peupliers,2 maisons,un petit rio,des saules,de l'herbe verte et un gentil papi patagon qui nous permet de planter notre tente à l'abri derrière un paravent de branches. Le bivouac est trés confortable aprés cette folle journée!
A noter encore une rencontre sympathique avec un couple de camping cariste français de Haute Garonne qui parcours l'Amérique du Sud en 8 mois.www.castabonnel.com
La steppe

Notre bivouac
Dimanche 21

Petit déjeuner confort au soleil,on traine un peu, et le vent se lève! Aprés beaucoup d'hésitation on choisit le trajet le plus court mais qui débute par une piste de 22 km. Quelle galère! Le vent 3/4 latéral avant noyus empêche d'avancer à vélos sur le ripio. On fait presque tout le trajet en poussant. Seuls 2 passages au bord de rio nous enchantent par des buissons ras de fleurs au parfum de jasmin et le jeu des couleurs. 4 heures pour faire ces 22 km et les 33 km de goudron restant s'avère aussi difficile tant le vent est fort! On roule péniblement à 8-9 km/h et on est seul sur la route! On en a plus que marre,qu'est ce que l'on fou dans ce pays...

La chance nous sourit encore. Une camionnette vide accepte de nous charger dans la benne. Ouf il est 18h et à cette vitesse il nous resterait au moins 1h30 de vélo alors que nous sommes  épuisés!
Rio Mayo, ville sinistre et poussièreuse,nous sommes un peu démoralisés.Heureusement, on y trouve un hotel agréable et confortable.Nous décidons d'y prendre une journée de repos aprés 10 jours consécutifs de vélo et 820 km !Rio Mayo est aussi la capitale argentine de la tonte du monton et où à lieu tous les ans en été son festival national.
Buissons de fleurs odorantes

La place du hameau de Facundo


Lundi 22

Le vent ne nous a pas rendu fou!Soyons raisonnables!Nous renonçons à joindre El Calafate distant de 820 km dont 620 de ripio avec un vent latéral qui ne faiblit pas et simplement 2 ou 3 villages pour se réapprovisionner!
Nous décidons de prendre le bus demain pour El Calafate, ce qui va nous permettre de profiter plus longuement des sites remarquables du Fitz Roy et du glacier Perito Moreno.
Un patagon avec son béret et son pantalon traditionnel

La rue principale de Rio Mayo

1 commentaire:

  1. nous devenons accros à votre blog, et attendons la suite des aventures infernales du couple cycliste.
    "On en a plus que marre,qu'est ce que l'on fou dans ce pays" dites vous; on vous avait pourtant bien prévenu!
    "Soyons raisonnables!Nous renonçons à joindre El Calafate" dites vous; ah non! ne devenez pas raisonnables! pensez à notre plaisir à suivre vos péripéties argentines!
    J & J

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