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26 oct. 2019

Madagascar (2): Tsiribinha, Tsingy, Kirindy

Cliquez sur la carte pour afficher le détail de nos étapes 
Contretemps le véhicule prévu n est pas en état. Nous devons trouver une autre solution pour notre boucle d un mois.
Notre plan b se concrétise avec Madagascar Tropic voyage une agence de voyage d Antsirabe avec d excellents commentaires sur Trip Advisor qui nous propose un 4x4 Toyota Land cruiser un chauffeur et en bonus un guide pour 60 € par jour. A peine plus chère que la solution initiale mais beaucoup plus sécurisante!
Nous négocions également dans la même agence la descente de la rivière Tsiribinha sur 2j et demi et la visite des fameuses Tsingy un des grand spot touristique de Mada.
Départ des le lendemain soit un jour de retard par rapport à notre plan initial. On s en tire pas trop mal car c est encore la haute saison et les véhicules 4x4 fiables sont tous pris!
Pour la 1ère étape de notre boucle nous allons à Miandrivazo 220 km à l ouest d Antsirabe par la nationale 34. La relative fraîcheur d Antsirabe, ville la plus froide de Mada située à 1500 m d altitude cède progressivement la place à une chaleur étouffante au fur et à mesure que nous perdons de l'altitude. Il fait plus de 40° en fin de journée à Miandravizo !
La route est asphaltee mais etroite et pleine de trous comme l ensemble du réseau routier malgache. Des gamins, de leur propre initiative, bouchent quelques trous avec de la terre et réclament quelques petits billets en contrepartie. Tout est bon pour gagner un peu d argent! L etat n assure aucun travail d entretien!
Nous traversons un paysage de collines pelées où chaque petit vallon est cultivé en petites parcelles, rizières, orge achetée par la brasserie Star d Antsirabe, mais et cultures maraîchères. Tout est cultivé à la force des bras mais le malgache ne rechigne pas à la tâche !
Dans les hautes terres l habitat à 2 étages est principalement en briques, la route est jalonnée de four à brique "artisanaux", puis progressivement remplacé par un habitat en pise de plein pied.
A chaque traversée de village les enfants nous accueillent avec des " salut vaza" ou " bonbons vaza" , vahaza signifiant étranger en malgache.
Nous effectuons un bref arrêt auprès de " chercheuses d or " à l ouvrage dans le lit d une rivière. Là aussi beaucoup d'énergie dépensée pour un piètre résultat !

Dur labeur que de travailler la terre. Rien n est mécanisé 
Les vallons sont cultivés, riz, orge, mais...
Nombreux fours à  briques artisanaux sur la 1ère partie de la route Antsirabe  Miandravizo. 
Joli contraste entre l aridité des collines et le vert lumineux des vallons cultivés. 
Séchage du riz dans un des villages traversés 
En quittant les Hautes Terres l habitat en brique à étage et remplacé par des cases en terre de plein pied.
Chercheuses d or. Elles font des trous dans une Roche tendre à l aide d un gros bâton. Elles tamisent ensuite à  la recherche de la pépite ! 


Le village des chercheuses d or traversé par la RN34!

Après une nuit difficile, 32° dans notre bungalow de l hôtel de la pirogue, une route puis une piste cahoteuse de 16 km jusqu'à l embarcadère où nous attend notre chaland.
En chemin nous sommes surpris par des barrages dressés sur la piste par quelques hommes des villages voisins. Si nous voulons passer il faut payer! 2000 ariaris soit 50 Cts d'euro suffisent pour lever le barrage ! Dérisoire et pitoyable qui illustre bien le niveau de détresse de ces populations abandonnées.

Sortie de classe. Les quelques enfants qui ont la chance d aller à  l école.  A Mada un tiers de la population est analphabète ! 
Même dans la pauvreté les femmes sont élégantes ! 
L approvisionnement en eau auprès des quelques points d eau collectifs occupe une partie de la journée même dans une ville comme Miandravizo.  Ce sont souvent les femmes et enfants qui sont à l ouvrage.
Taxi brousse, souvent de vieux fourgons Mercedes qui font la navette entre Miandravizo Antsirabe  et Morondava. 

Nous laissons notre chauffeur Jonathan que nous retrouverons à l arrivée de cette croisière fluviale à Belo/Tsiribinha et faisons connaissance de notre équipage: un capitaine , 2 aides et le cuisinier. Alain notre guide nous accompagne.
La navigation demande beaucoup d experience, le niveau d eau est bas en fin de saison sèche! Installés sur nos transat sur le pont superieur, nous nous mettons en mode contemplation et sommes attentifs au moindre détail; pêcheurs sur berge ou en pirogue tentant de ramener de petits poissons dans leur filet de fortune; groupes d oiseaux et de canards reposant sur des bancs de sable; enfants jouant et sautant sur les rives; femmes faisant lessive et toilette...
Nous croisons quelques chalands de transport de marchandises diverses, le fleuve restant la seule voix de communication praticable entre les villages.
Nous remarquons les chetives cultures de tabac à proximité des rives. Nous constatons également l importance de la déforestation. D après notre guide les collines bordant le fleuve autrefois recouvertes de forêt de palissandre on fait l objet il y a quelques années de coupes systématiques le plus souvent avec la complicité des autorités !
La cuisine à bord est excellente, les plats variés et la présentation soignée! C est une constante depuis notre arrivée à Mada. On y mange canard, steak de zébu accompagnés de très bon légumes frais sautés et bien sûr de riz base de l alimentation malgache.
L apres midi, petite excursion jusqu'à une belle cascade. Vue la chaleur nous apprécions le bain rafraîchissant et avons la chance de voir de très près nos premiers lémuriens!
Le bateau est amarré sur l autre rive pour la nuit et les tentes plantées sur une large plage de sable.
Rhum local arrangé pour l aperitif accompagné de chants et musiques traditionnels interprétés par l equipage!
Le 2ème jour de croisière est un peu monotone. Un arrêt jour de marché dans un gros bourg animé de 50000 habitants grouillant de gamins vient nous distraire!
L étape du soir de nouveau sur une grande plage de sable est proche d un village. Nous avons droit aux danses traditionnelles d un groupe de jeunes gens du village au son des percussions autour d un beau et gros feu. Du folklore authentique !
Notre chaland  pour descendre la Tsiribinha. 
La vie des villageois  au bord du fleuve.
Pêche à pied!
Campement de paillotessur les bancs de sable.
Scène de pêche. 
Scène de pêche. 

Les villageois se déplacent en pirogue.


Petit campement ! 

Transport de locaux. 

Pause rafraîchissante au pied d une petite cascade. 

Notre 1er lémurien. 
Pause déjeuner avec notre guide Alain. 
Notre équipage en plein récital ! 
On peut également faire la descente en pirogue, nettement moins confort ! 

Notre tente quechua, un peu trop petite!

Les rives souvent deboisees du fleuve ! 

Vente de petits poissons de rivière lors de notre halte dans un gros village  

Masque pour se protéger du soleil fait de résines de bois et de terre blanche. 

Lessive et toilette!

Quelques oiseaux croisés lors de notre navigation. 
Quelques petites cultures de tabac un peu rabougris ! 

Nous longeons quelques falaises le 2ème jour de navigation. 

Coucher de soleil sur une forêt de baobabs face à notre campement du 2ème jour.

Encore une petite matinée pour achever cette descente fluviale de 140 km. Après les adieux d usage nous retrouvons nos chauffeurs, nous en avons maintenant 2 pour le prix d un, et devons patienter une paire d'heure, le temps de former une caravane d une douzaine de 4x4 encadrés par l armée, pour s elancer en sécurité sur les 100 km de piste qui nous séparent de Bekopaka, village porte d entree pour la visite des Tsingy. La piste en très mauvais état est encore rendue plus difficile par un gros orage ! Il nous faut 3h30 pour arriver à destination. Nous logeons dans un bungalow de l hôtel Tanankoay tenu par un couple franco malgache pour 20€ la nuit.
Au programme du lendemain randonnée de 4 heures dans les grands Tsingy de Bemaraha. Notre guide Alain fait la queue des 5 heures du matin pour récupérer tickets d entrée et baudriers, la rando se fait en grande partie en via ferrata avec un guide du parc. Nous nous retrouvons à 7 heures pour les 16 km et plus d 1h de piste pour rejoindre le départ.
La progression est lente dans ce relief de roches karstiques acérées qui nous rappelle à plus grande échelle la "stone forest " dans le Yunan en Chine. Fort heureusement les touristes sont nettement moins nombreux ici!!!
Nous avons la chance d apercevoir 2 lémuriens blancs, des mangoustes, de gros lézards mais peu d oiseaux.
L après-midi de nouveau un gros orage mais nous sommes tranquillement installés à l abri dans notre bungalow!
Le jour suivant nous rejoignons dès 7 heures le bord de la rivière. Nous nous installons dans une double pirogue pour remonter les gorges de la jolie rivière Manandolo bordée de belles falaises ocre jaune. 1h30 de trajet aller-retour en partie ombragée.
Nous enchainons par une marche de 3 petites heures dans les petits tsingy. Le parcours est sportif et il faut souvent s aider des mains pour progresser dans les failles !
Après-midi repos en partie au bord de la piscine de notre nouvel hôtel le précédent étant complet. Un groupe de touristes italiens bruyants mais drôles fait le spectacle!

Convoi mortuaire dans le village de Belo sur Tsiribinha. 
Sur la piste des Tsingy.



Une longue passerelle dans les grands Tsingy

Descente entre les pics par des échelles.


Pirogue dans les gorges de la rivière Manandolo 





Rando dans les petites Tsingy

Arbre éléphant dans les petites Tsingy. 

Marché de Bekopaka

Nous quittons les Tsingy au petit matin du jour suivant. A Belo sur Tsiribinha une traversée du fleuve de 45 mn sur un bac archaique pouvant recevoir 4 véhicules ! Une cinquantaine de km de piste sur la RN8, jusqu'à notre étape du jour, la réserve privée de Kirindy, où l on peut observer des lémuriens nocturnes et le Foussa, un félin endémique de Madagascar.
Tous les bungalows du parc sont occupés par un groupe de 18 chasseurs d images hongkongais . Il ne nous reste plus que la solution dortoir. Un dortoir de 8 lits pour nous seul!
Nous effectuons la randonnée nocturne de 2 heures avec un guide de la réserve et pouvons observer dans une forêt particulièrement sèche 3 sortes de lémuriens nocturnes sur 4. Du plus petit, 15 cm , au plus gros de 45 cm. En revanche pas de Foussa que ce soit le soir ou le lendemain matin!
Direction Morondava pour ce 7ème jour de circuit avec notre 4x4 et toujours sur piste. Nombreux brûlis. Seuls les baobabs résistent au feu! C est réellement une catastrophe écologique tous ces bois calcinés utilisés pour cuisiner par 80% des malgaches. Mais quelle alternative? Le gaz est beaucoup trop cher. Une bouteille de 13 kg coûte l équivalent de 35€ comme en France mais ici cela représente 1 mois de Smig!! Le développement de fours solaires en milieu rural pourrait être une des solutions!
Quelques tombes sakalava, l ethnie majoritaire de la région, bordent la piste. De grandes dimensions et finement colorées, elles doivent abriter toute la famille. Un dicton malgache dit qu il vaut mieux avoir une belle tombe qu une belle maison car on y passe beaucoup plus de temps!!
En s approchant de Morondava les baobabs sont de plus en plus gros et majestueux. Baobab sacré, baobab amoureux, baobab mâle, baobab femelle...ils sont tous baptisés selon leur forme et leur particularité. Selon notre guide ils ont tous entre 600 et 1000 ans. Le plus ancien aurait 1500 ans.
Une dizaine de km avant Morondava nous rattrapons enfin la route goudronnée pour atteindre cette ville de l ouest de Madagascar de 400000 habitants en bord de mer dénommée ici Canal du Mozambique.
Traversée de 45 mn de la Tsiribinha sur des bacs de fortune...
Les bouteilles plastiques un vrai trésor.  Les enfants nous en réclament sans cesse.

Sur la piste il se passe toujours quelque chose!

La RN 8  entre Belo sur Tsiribinha et le parc de Kirindy. 

Coiffure originale!

Le transport par Zébu est fortement utilisé ! 

Vente de tabac sur le marché  de Belo

Quelles sont les nouvelles ?

Sculpture bois sur une tombe Sakalava. Il faut assurer le renouvellement des générations ! 
Lémurien et son petit accroché  à  son ventre dans le parc de Kirindy. 
Le baobab "amoureux "

Celui-là n a pas de nom mais il est particulièrement beau!


L allée des baobabs