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4 nov. 2019

Madagascar(3): la côte ouest de Morondava à Tulear

Cliquez ici pour afficher le détail de notre parcours 

Une courte étape à Morondava dans cette ville affairée de la côte ouest, le temps de refaire le plein d argent aux DAB, de bouteilles d'eau , d essence et aussi de gâteaux secs, cahiers et stylos à distribuer aux enfants des villages traversés jusqu'à Tulear.
Une centaine de km de piste nous sépare de Belo sur mer , petit village de pêcheurs, où nous posons nos sacs à dos pour 2 jours.
La piste est étroite et nous raclons très souvent les buissons qui la bordent! Des baobabs massifs et imposants émergent des brûlis. Nous traversons quelques gués puis de larges zones de salines bordées de dunes de sable blanc.
Pandanus, palmiers et cactus local, le fantsilotra, prédominent.
Nous sommes stoppés à 3 reprises par des barrages dressés par des villageois qui réclament l équivalent de 1,25 € en contrepartie de l entretien de la piste. On s en tire pas trop mal, l an passé il y en avait 18 d après notre guide sur ce même tronçon !
On croise peu de véhicules, deux 4x4 , un taxi brousse et quelques charrettes tractees par des zebus. Un stop au pied d un baobab remarquable nous donne l occasion de goûter à son fruit vendu par des jeunes filles, une coque marron contenant des graines sèches à sucer à la saveur citronnée. On distribue quelques gâteaux aux enfants, beaucoup ne sont même pas scolarisés!
Nous nous installons au Dauphin Vezo hôtel, tenu par des français, dans un grand bungalow confortable donnant sur une magnifique lagune. Farniente, baignade, promenade sur la plage bordée de chantier de construction de boutres et le village de pêcheurs vezo, historiquement des nomades qui se déplaçaient en pirogue à voile, aujourd'hui sédentarisés.


Boutre circulant sur le canal derrière notre hôtel le Trecigogne à  Morondova 
Villageoise participant au péage sur la piste entre Morondava et Belo sur mer.
Passage de gué 
Le fruit du baobab 

L eglise de Belo sur mer
Construction de boutre à  Belo sur mer.
Coucher de soleil sur la lagune de Belo sur mer.
La lagune de Belo sur mer.
Enfants s amusant à  pêcher. 
La vue depuis notre bungalow de l hôtel Le Dauphin Vezo de Belo sur mer. 
La lagune à marée basse.
La lagune de Belo sur mer.
Dimanche 27 octobre, jour 18 de notre voyage, nous reprenons la piste pour une longue étape de 120 km jusqu'à Manja. Il fait très chaud autour de 38°, même les nuits sont difficiles avec des températures qui descendent à peine sous les 30°!
Traversée de salines en partie inondée par la marée, puis de zones très sablonneuses. Conduire sur ces terrains demande beaucoup d expérience. Heureusement notre chauffeur bis, Pascal, un "vieux " de 63 ans, encore très "vert" pour son âge, 5 enfants dont le dernier à 3 mois, maîtrise parfaitement ce trajet !
Toujours beaucoup de baobabs, leurs branches telles des racines dressées vers le ciel! Les malgaches les surnomment "les arbres à l envers"!
Nous traversons 3 petits villages dans lesquels nous distribuons quelques gâteaux aux enfants tout content de recevoir un "cadeau"! On se demande ce qui est plus important pour eux: est ce réellement avoir une friandise ou simplement obtenir quelque chose d un vaza ?
Après 7 heures de trajet nous arrivons enfin dans cette petite ville de Manja, équipée de 2 hôpitaux de brousse, dépôt de médicaments, collège, lycée privé et aérodrome ! Nous logeons à l hôtel Kanto, le seul pour touristes dans cette grosse bourgade isolée. Plutôt une bonne surprise ! Bungalow simple mais bien tenu, bonne restauration, le tout très économique. Présence de quelques touristes qui effectuent la descente jusqu'à Tulear comme nous. Au hasard d une promenade nous assistons à un combat de coq, une tradition qui provient probablement de l origine indo-malaise d une partie de la population malgache.

La piste sablonneuse entre Belo et Manja
Une traversée de village.

École de village . C est dimanche et la rentrée scolaire n a pas encore eu lieu. 

Lycée privé à Manja. 

Dans la petite ville de Manja 

Combat de coq. Une tradition dominicale venant d Indonesie.

Charette à zebus dans les rues de Manja 

Vendeuse de riz le long de la rue principale de Manja. 
Le lendemain, départ matinal pour une longue étape de 170 km jusqu'à Morombe.
La piste est étroite, rouge puis blanche, quelques tronçons très pierreux. La piste est très secouante. De temps à autre nous croisons des charrettes à Zebus, traversons des zones de rizières vert tendre alternant avec de la savane très sèche. Les baobabs toujours présents mais plus beaucoup plus trapus dont le plus gros a une circonférence de 38m. Distribution de gâteaux dans les villages mais difficile de satisfaire tous ces enfants.
A mi parcours une rivière à traversée. Trois 4x4 peuvent monter sur une plateforme en bois sur flotteurs motorisés. Quelle ne fût pas notre étonnement de voir une douzaine d'hommes se jetter à l eau et agripper une corde pour déplacer le bac sur les 250 mètres de la largeur de la rivière ! La hauteur d eau est parait il insuffisante pour utiliser le moteur !! Il faut le vivre pour le croire! Après 20 minutes d effort, arrivé sur l autre rive, il faut franchir une rampe de sable mou qui nécessite également du renfort humain moyennant quelques billets !
Notre chauffeur expérimenté y arrive seul au 2ème essai!!!
Quelle surprise de voir ensuite un gros chantier de travaux publics, construction d un petit barrage et d un canal d irrigation par une société chinoise! La petite ville suivante paraît plus riche; des maisons en durs, quelques paraboles, des motos, des engins agricoles à moteur... et une activité commerçante importante.
Mais la route RN9 reste défoncée! Restent quelques plaques de goudrons des années 60!
Après 6 heures de piste éprouvante nous arrivons enfin à Morombe, petit village de pêcheurs vezo. Nous nous installons chez Katia, un hébergement en bord de mer à l eau terreuse. Une vue directe sur l activité intense des pirogues à voile des pêcheurs. A signaler que depuis quelques jours le service de restauration est "mora,mora" ( lentement en malgache).
Termitières en bordure de piste.

Charette à zebus croisée sur la piste.

Malgaches portant le chapeau local. 

Nénuphars en bordure de piste entre Manja et Morombe. 
Autre espèce de baobabs plus trapus!


Une douzaine d hommes pour tirer le bac sur la largeur de la rivière.  Pas assez d eau pour mettre le moteur!

Et en sortant il faut pousser les 4x4!


Canal d irrigation construit par les chinois.

Approvisionnement en eau sur ce qu il reste de la RN9!

Distribution de cahiers et stylos aux enfants de villages traversés. 

Sur la plage de Morombe. 


Après un bon petit-déjeuner au-dessus de la plage tout en observant le ballet des pirogues à voile, nous reprenons la piste, une centaine de km jusqu'à Ambatomilo.
Nous traversons des zones étendues de sable et longeons une vaste mangrove. La piste est étroite et sinueuse au milieu d une végétation colorée de vert, d orangé , de rose, de grenat, c est superbe ! Toujours ces majestueux baobabs qui jalonnent notre parcours. Nous pouvons meme entrer dans un gros baobab baptisé baobab tunnel, impressionnant ! Un autre est tatoué naturellement de motifs géométriques marbrés de rouge. Un tronçon d une bonne quinzaine de km de piste étroite dans du sable mou et profond nous secoue violemment de droite à gauche. D après Pascal cette portion de piste est surnommée "dambolo, dambolo" du nom d une danse africaine ! !
Nous croisons ci et la quelques troupeaux de zebus et traversons plusieurs hameaux où nous distribuons cahiers et stylos à ces pauvres enfants émerveillés par ces cadeaux ! Mais impossible de satisfaire tout le monde !
Nous devons une nouvelle fois nous acquitter d un péage de 2,5€, justifié d apres notre guide car les hommes du village auraient refait la piste.
De temps à autre nous sommes surpris de voir surgir dans cet environnement inhospitalier rizières humides et champ de canne à sucre.
Enfin après 5 heures particulièrement agitées, notre récompense : le Shangri La lodge notre nid pour les 3 prochains jours. Plage de sable blanc, eau couleur émeraude, îlot au large, 6 bungalows en pierre et toit de chaume parfaitement intégrés, un petit paradis!

Au programme de ces 3 jours, sortie en pirogue jusqu'à l'îlot, snorkeling sur la barrière de corail, baignades et repos, sans oublier les pauses repas essentiellement à base de poissons, fruits de mer et légumes et les discussions animées avec Gianni le sympathique patron italien de l hôtel, très attentif à notre confort!
Sur la piste on croise quelquefois des troupeaux de zebus. 
Une végétation très colorée en bordure de piste.
Vue depuis l interieur du baobab tunnel ! 


Le baobab "tatoué ". 

Façade décorée de l hôpital du village de pêcheurs d Andovadoaka
Notre petit coin de paradis pour 3 jours au Shangri La lodge!
Sortie en pirogue pour faire le tour de  l'îlot face au Shangri  La.
L îlot et son arche.
La végétation sur l îlot 
Notre bungalow et sa terrasse au Shangri la lodge.
Nous quittons avec regret notre villégiature paradisiaque mais le trajet sur la piste côtière nous permet encore de profiter de la belle couleur émeraude de la mer qui contraste avec la blancheur du sable de la plage et des dunes. Nous traversons de petits villages de pêcheurs aux maisons de paille posées sur les dunes.
Nous sommes le 1er novembre et croisons de nombreux groupes de villageois endimanchés qui se déplacent à pied sur la piste pour se rendre sur les tombes, mais aussi des taxis brousse hyper bondés, des 4x4 de familles malgaches aisées venant de la ville de Tulear et un etrange convoi funéraire ; 2 charrettes de zebus , une pour le corps enveloppé dans un linceul et l autre pour le cercueil, entourées d une foule joyeuse se déplaçant en chantant et dansant bien imprégnée de rhum!!!

Belle surprise, nous retrouvons l asphalte après 130 km. Une RN9 complètement refaite par les chinois sur une cinquantaine de km jusqu'à Tulear, la grande ville du sud de Madagascar!
Dans le centre ville, deux grandes avenues datant de la colonisation. Ville poussiéreuse et grouillante, envahie de cyclos pousse, des tas de petites échoppes rudimentaires, c est en permanence une ambiance de marché !
Le bord de mer sans attrait est terreux bordée d une mangrove.
Étape d une nuit dans un hôtel indien moderne sans charme mais avec climatisation et frigo pour 20 euros, une première ! 
Piste côtière de sable blanc.

Petit village de pêcheurs. 

Depuis la piste côtière encore de belle vue sur la mer émeraude. 


Villageois se déplaçant en groupe sur la piste pour se rendre sur les tombes.


Convoi funéraire avec le corps du défunt enveloppé dans un linceul.

Suivi d une autre charrette avec le cercueil. 

Et la foule en liesse qui suit!

Groupe de jeunes en déplacement ! 
Taxi brousse, transport d humains et de moutons!

Une rue de Tulear.

Filets de zebus sur le marché de Tulear.

Le boucher tout fier de nous montrer ses belles pièces de viande!

Vendeuse de volaille sur le marché de Tulear. 

Cyclos pousse en attente devant des marchands de fruits et légumes. 

Couronnes de fleurs faites à  partir de sachets plastiques colorés pour mettre sur les tombes.

La rue de notre hôtel, le Serena, un hôtel moderne dont les propriétaires sont des indiens ! 

Une des deux grandes avenues de Tulear.

Le ballet des cyclos pousse un samedi matin à Tulear!
Ils n ont pas peur de charger les camions. Il y a des contrôles de police à  la sortie de la ville mais avec quelques billets ça passe!!
Camion brousse pour Fort Dauphin, la ville à l extrême sud de Madagascar. Va t il arriver à  bon port avec sa pirogue sur le toit?
A partir de Tulear nous remontons la mythique N7 avec au programme quelques arrêts dans des parcs nationaux mais cela fera l objet d un prochain reportage.

3 commentaires:

  1. Contente de vous retrouver et lire la suite de vos aventures, d'autant que je pensais précisément à vous aujourd'hui ! Ça me rappelle des souvenirs tout ça, bien que l'état du pays ne semble pas s'être amélioré depuis toutes ces années, malheureusement pour les Malgaches :( J'espère que vous appréciez votre voyage, malgré les conditions sans doute assez "roots" ! Bonne route - ou bonne piste plutôt – pour la suite !!!
    Bises valentinoises

    Cela n'a rien à voir, mais l'ami grand voyageur et cycliste dont je vous parlais il y a peu vient de commencer son viron en Asie du Sud-Est ; si jamais vous avez envie d'un peu de lecture à vos moments perdus, voici l'adresse de son blog : http://asianbiketour.canalblog.com/

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  2. Bonjour,
    Nous sommes des amis de longue date ( 40ans) de jacques et jaqueline vaucher...ce sont eux qui nous ont indiques votre blog..nous allons en fevrier pour la 1ere fois a madagascar et faire la mythique RN7..nous restons 3 bonnes semaines.. Auriez des conseils particuliers a nous donner, des petits cadeaux a emporter (cahiers et stylos) des leiux preferes a faie ou des endroits a eviter..bien sur j'ai lu vos aventures et suivi votre parcours..mais pour l'instant nous allons nous contenter de faire simple...merci florence et jea

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  3. Nous aussi nous avons un blog..."l'escapade de Sapeto'q" faites les curieux
    Flo et jean

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