Libellés

14 déc. 2010

De Punta Arenas (Chili) à la Terre de Feu

 Cliquez ici pour afficher la carte de notre itinéraire

Lundi 6

Nous quittons Puerto Natales pour Punta Arenas à 250 Km chargés de 3 jours de provisions.

Puerto Natales au bord du pacifique.
Non ce n'est pas une décharge,mais rappellez vous la Difunta Correa? En guise d'offrandes pour leur porter chance,les gens déposent des bouteilles remplies d'eau devant de petites chapelles.

Le vent favorable est modéré, le soleil brille, nous sommes ravis de repartir sur nos vélos.
La route est belle, traverse des collines, des plateaux de type "Causses",quelques bosquets de grands arbres élancés mélés à des troncs morts de couleurs argentés recouverts de lichens.



Des scènes de vie rurale, un gaucho fier sur son cheval ramène son troupeau de veau.

 


Etonnant joli abri bus au milieu de rien!

Le vent forcit et devient latérale, une forte rafale projette Aldo au sol au milieu de la chaussée.Plus de peur que de mal,heureusement il y a trés peu de circulation et le "Christo del Camino" veille sur nous !!





L'aprés midi on avance de plus en plus difficilement. On retrouve l'immensité de la steppe.Pas un seul endroit pour bivouaquer à l'abri.

Par chance une hostéria sommaire à proximité d'un poste frontière nous permet de diner et dormir dans une chambre spartiate aprés une étape fatiguante de plus de 100 km!

Aldo se demande ce que l'on fait dans ce pays venté à vélo mais Huguette rétorque justement qu'on le savait bien avant de venir!

Mardi 7

Ce matin il fait trés froid.On part tôt pour profiter du peu de vent.
On avance bien, des lignes droites en dos d'anes. On croise des nandous, des oies,des boeufs, des guanacos.



Dans l'aprés midi, aprés 96 km,nous arrivons au bord du Détroit de Magellan à Gobernador Philippi (une station service et une Estancia).



On s'arrête là et nous plantons la tente derrière un des batiments de l'Estancia à l'abri du vent.L'endroit n'est pas idéal mais celà fait partie des contraintes d'un tel voyage.
Nous avons une pensée pour les cyclos au budget limité qui doivent planter tous les jours la tente quelque soit les conditions!





Nous passons un moment avec un des employé saisonnier à 67 ans toujours au travail, pas de retraite! Nous ne plaignons pas...
 
Mercredi 8

Aprés une nuit glaciale c'est sous le soleil que nous repartons vers Punta Arenas. Nous longeons un des bras du détroit,essuyons une brève averse et arrivons dans la ville la plus au sud du Chili en fin de matinée à l'issue d'une étape de 56 km.

Cette ville de 150000 habitants qui s'étend sur de petites collines au bord du détroit regroupe un bel ensemble de demeures datant du boom du commerce lainier à la fin du 19 eme siècle.





Son étonnant cimetière abrite parmi les cyprés de modestes tombent d'immigrants anglais,yougoslaves,scandinaves et des tombes somptueuses des magnats de la laine.







Nous trouvons une chambre confortable dans une maison de style victorien pour y passer 2 nuits.




Jeudi 9
Journée de repos. Nous faisons une excursion de 4h en bateau par un temps superbe sur une petite ile protégée dans le détroit où viennent se reproduire chaque année depuis le Brésil des colonies de manchots.
On dénombre environ 75000 couples.
On débarque 1h sur l'ile accompagnés bien sûr de quelques autres touristes!
L'ile est arride et à perte de vue criblée de trous de nidation de pingouin,chacun abritant un couple et sa progéniture.

Ils ne sont pas du tout effrayés par les humains et on ne se lasse pas de les observer et de les photographier.
Leurs déplacements ,leurs mimiques et leurs attitudes sont des scènes inoubliables d'un moment pour nous unique.








Nous dinons le soir à LA MARMITA, petit restaurant familial raffiné où nous apprécions de nouveaux mets: la soupe de congre immortalisée par Le célèbre poète chilien Pablo Neruda; un ragout de Guanaco à la purée d'oignons et d'ail (sorte de filet de boeuf);un civet de lièvre. Nous terminons par un muffin de carotte maison; le tout accompagné d'un malbec chilien succulent. Un moment fort  agréable!

Vendredi 10

Départ pour 150 km de piste que nous prévoyons de parcourir en 3 jours en autonomie.
Grand soleil, peu de vent, mer calme.Nous traversons le détroit de Magellan en 3 h jusqu'à Porvenir, notre porte d'entrée dans la Terre de Feu.

Les maisons colorées de Porvenir
Au fait pourquoi appelle t'on ce territoire Terre de feu? Magellan en débarquant en 1520 n'ayant aperçu que de la fumée provenant des feux des indiens fuegiens l'avait appelée Terre de la Fumée, mais Charles Quint déclara qu'il n'y avait pas de fumée sans feu et changea le nom.

Un monument à la mémoire des indiens fuegiens exterminés

Porvenir est un gros bourg de 6000 hab à l'origine peuplé de chercheurs d'or à la fin du 19 eme siècle et qui se sont ensuite reconvertis en fermiers dans les estancias.

Par une piste excellente qui traverse de splendides paysages nous progressons difficilement au début face au vent.Un changement de cap met le vent avec nous ce qui nous permet de profiter à plein de ce magnifique parcours entre lagunes turquoises ,mer d'un bleu profond et collines verdoyantes.









Nous y voyons un beau vol de flamands et croisons plusieurs fois des groupes de guanacos. De nombreux montons paissent dans des prairies au vert tendre au dessus de la mer. Nous sommes enchantés de la beauté sauvage de cette Terre.Trés peu de circulation et quelques estancias isolés pour nous réapprovisionner en eau de puits pas toujours trés claire mais potable selon les locaux.

Aprés 55 km parcourus sur l'aprés midi on bivouac dans l'herbe grasse derrière un bosquet à l'abri du vent, accompagné du chant des oiseaux!

Samedi 11

Le vent a soufflé toute la nuit.Au lever le ciel est noir, nous avons la bonne idée de prendre pour la 1ere fois le petit dej sous la tente (bien nous en a pris car il a plu 1/4 d'heure!)

Le vent est stable dans le dos, on adore...pour rouler!

Le paysage est plus monotone,plat et de steppe. Nous quittons le bord du détroit et attendons Onaisin point sur la carte pour nos mettre à l'abri du vent au pique nique.
En fait ce n'est qu'un crosiement de 2 pistes et l'on pique niquera dans un trou!

On repart rapidement,il n'y a rien d'autres à faire que de pédaler et les 40 km restants sont beaucoup moins roulants.Chance,au poste de frontière chilien aprés 100 km ,une hosteria non répertoriée pour passer la nuit au chaud,nous avons eu trés froid toute la journée.
Huguette est déçue car elle aurait préférée camper!!
Nous dînons quand même dans la chambre.Pas de concurrence 48 Euros la chambre , un trés mauvais rapport qualité/prix!



Dimanche 12
Encore 10 Km de piste difficile jusqu'à la frontière argentine.
Extraordinaire paysage de prairies vertes à l'infinies où paissent des milliers de moutons,quelques boeufs,où volent des oies et passent des guanacos.





Aprés le passage de frontière, nous retrouvons le goudron et le vent latéral de 3/4 dos sur la plate steppe!
Pique nique à l'abri d'une école dans une estancia,il fait presque chaud au soleil.



La route devient de plus en plus ventée..On s'accroche. Aldo n'en peux plus!
Nous arrivons à Rio Grande aprés 100 km. Ville de 60000 hab mais qui s'étend sur des km. De larges avenues vides,les commerces sont disséminés.Difficile de trouver un hotel abordable car il y en a peu.

Nous nous résignons à prendre une chambre propre mais ouvrant sur un mur dans un petit hotel quelconque et qui nous coûte quand même 36 Euros.
Pas plus facile de trouver un restaurant.
Le coût de la vie est beaucoup plus élevé en Patagonie que dans le reste du pays, les salaires y sont nettement plus élevés,il faut attirer de nouveau migrants du pays dans ces terres inhospitalières!

Lundi 13

Un vent à plus de 100 km/h nous empêche de "fuir" cette ville aujourd'hui. Nous sommes contraints de rester dans notre espace confiné!
Heureusement nous rencontrons de nouveau Florence et Alain, les camping caristes 4x4 qui parcourt le monde sans date de retour et que nous avions rencontré il y a 1 mois!
Nous passons un agréable moment ensemble au restaurant à évoquer entre autres nos expériences et projets de voyage.Nous devrions nous retrouver à Ushuaia dans quelques jours.
Nous en profitons également pour mettre à jour le blog.
Joris est bien arrivé à Ushuaia hier.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire