Birmanie (3) : Kalaw, lac Inle , Yangoon

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Un trajet en mini bus de quelques heures avant d’arriver à Kalaw, à l’est du pays, dans les montagnes Shan. Cette petite ville à 1200 m d’altitude, est une ancienne villégiature des fonctionnaires britanniques. De nos jours, ces derniers ont été remplacés par l’armée qui dispose de nombreux bâtiments qui s’étagent sur toute une colline interdite aux touristes !

Le site est agréable mais seule la possibilité d’organiser des treks de un à plusieurs jours  justifie d’y faire étape. Nous optons pour un trek de 2 jours jusqu’au lac Inle, accompagné par un guide local, à travers collines boisées et cultivées offrant de beaux panoramas sur les montagnes alentours. Le parcours est vallonné et coloré entre champs de sésame, de blé et piment rouge. Le piment est aussi étalé au soleil sur de grandes surfaces offrant un beau contraste avec le vert des champs de blé. Nous traversons aussi quelques bois de pins avant de faire étape pour la nuit dans un village de la minorité Pao.

La maison de nos hôtes est plus que sommaire. A l’étage, la cuisine et un feu de bois jouxtent la pièce enfumée où nous allons dormir et manger. Les toilettes extérieures sont microscopiques ! Pas d’eau courante. L’eau est puisée dans un réservoir d’eau de pluie. Dans la cour  le chef de famille 46 ans qui en paraît 60 bricole un banc en bambou ! 2 gamins en guenilles jouent devant la maison avec un jouet de fortune. Avant la tombée de la nuit les femmes ramènent charrettes et bœufs. Une fois le soleil couché le froid se fait mordant et tous se retrouvent autour d’un feu dans la cour. La vie est rude mais la possibilité d'héberger quelques touristes améliore sensiblement leur quotidien ! Une seule ampoule est éclairée grâce à une batterie rechargée par un petit panneau solaire.

Après un copieux et savoureux dîner longuement préparé par notre guide ancien cuisinier, petite veillée avec le « maître de maison » autour d’un verre de rhum qu’ils appellent whisky ! A 20h30 on s’installe sur nos couchettes sous 2 épaisseurs de couvertures en gardant polaire et bonnet !

Encore 5 h de marche le lendemain avant d’atteindre le lac Inle et terminer ce périple par 1h30 de pirogue motorisée pour rejoindre le nord du lac et la ville de Nyaung Shwe.

lors de trajets en bus, des vendeuses ambulantes profitent des arrêts pour proposer leurs produits. Ici des pommes probablement importées depuis la Chine.

Le site de Kalaw au milieu des montagnes à 1200 m d'altitude.

Le Railroad hôtel, notre hébergement à Kalaw. Le petit déjeuner se prend sur la terrasse alors qu'il fait autour de 0° lorsque le soleil n'est pas encore levé. Doudoune indispensable!

Petit train marchandises et voyageurs qui circule quelques jours par semaine dans la campagne environnante.

Méthode encore très traditionnelle pour écraser les mottes de terre

Lors de notre trek de 2 jours entre Kalaw et le lac Inle nous traversons des villages de la minorité Pao.

Enfants revenant de l'école.

Séchage des piments

Village Pao lors de notre trek entre Kalaw et le lac Inle

Séchage des piments

Confection de paniers à partir de bambou. Ils serviront entre autre au transport des piments et du gingembre.

Lors de ce trek nous traversons un site de vieux stupas perdus en pleine nature.

Après leur demi journée d'école, les enfants participent aux diverses tâches quotidiennes de la vie du village. ici la collecte des bouses du bétail  utilisées comme engrais.

Notre hébergement pour la nuit à l'étage de cette maison  en bois et bambou.

La jeune fille de la maison. C'est elle qui ramène l'attelage de 2 boeufs au coucher du soleil.

Notre chambre et le coin repas à l'étage. La famille prend ses repas à l'extérieur autour d'un feu et dort dans la pièce voisine. On est un peu enfumé car notre guide cuisine juste à côté pour le dîner!

Notre guide qui nous cuisine le dîner.

Un dîner varié et délicieux ; soupe de courge, poulet sauté au gingembre, tofu aux pousses de soja, choux fleurs, gombos, poivrons tomates carottes et  liserons d’eau.

Après le dîner nous partageons un peu de Rhum birman avec notre guide et le chef de famille.

La mère prépare le petit déjeuner de la famille. Au menu riz et haricots.

L'école

Femmes Pao au ramassage du blé

Pour la pause on apprécie l'ombre d'un immense banian

Jardins flottants du lac Inle

L'embarcadère de Nyaung Shwe au Nord du lac Inle

Nous séjournons 3 jours à Nyaung Shwe dans un petit hôtel confortable. Une journée à vélo pour découvrir les villages alentours et l’un des 2 vignobles birmans. Beaucoup de touristes pour la dégustation qui est payante ! Le propriétaire est Birman mais le gestionnaire est français. 200000 bouteilles produites par an vendues uniquement dans le pays, du rouge et du blanc. On déguste un sauvignon blanc, un muscat sec et un rouge chiras tempranillo. Pas mauvais surtout le sauvignon !

Un autre jour est consacré au circuit classique touristique en bateau sur le lac. Les pêcheurs sont là à attendre qu’on les prenne en photo avec leurs jolis paniers et leur rame actionnée au pied pour garder leurs mains disponibles! Entre les touristes circulent aussi des bateaux de transport de marchandises et des pirogues de villageois. En s’éloignant  vers l’extrémité sud du lac c’est un peu plus tranquille. On longe des villages sur pilotis où les maisons sont majoritairement grandes et en bon état.  Même les plus sommaires ont l’électricité amenée par des câbles installés sur des hauts piquets de bois tordus plantés dans les canaux. La plupart non pas l’eau courante et le lac sert de salle de bains !

On rejoint par un petit canal le marché de Knaug Thu moins touristique mais quand même très fréquenté. Les villageois et les minorités des montagnes viennent y vendre du bois et en profitent pour s’approvisionner en marchandises diverses. Nous sommes très surpris par le nombre d’étals d’artisanat.  Les gens acceptent très facilement de se faire prendre en photo.

Nous visitons un atelier de tissage  de fibre de lotus. 4000 tiges de fleurs de lotus sont nécessaires pour tisser une écharpe vendue l’équivalent de 140€ ! L’extraction de ces fils est remarquable. Ces employées travaillent 8h par jour et 7 j par semaine pour un salaire de misère de 42€ par mois à condition d’être présentes tous les jours! On devine qui s’enrichit !

Visite d’autres ateliers, couteaux et outils, fabrication de pirogues en teck, bijoux argent et terminons par 2 monastères et un petit tour au milieu de jardins flottants de milliers de pieds de tomates !

Fabrication et séchage de morceaux de sucre de canne dans un village autour du lac Inle.

dans le même village séchage de galettes de pâte de haricots

mais aussi de graines de tournesol.

et de galettes de tofu

Des haricots trempés dans un bain qui leur donne cette couleur jaune fluo!

Une scène qui se répète souvent durant ce voyage en Birmanie pour la réparation des routes. Les femmes transportent et étalent les cailloux. Les hommes aplanissent et répandent le goudron collecté dans les bidons à l'aide d'une bassine percée! L'odeur est insupportable!

Un vignoble aux abords du lac Inle. Le propriétaire est birman et le gestionnaire français. 200000 bouteilles produites par an vendues uniquement dans le pays. Du rouge et du blanc. On déguste 4 verres dont un sauvignon blanc, un muscat sec, un rouge chiras tempranillo. Pas mauvais surtout le sauvignon !

De la canne à sucre en pleine floraison.

Pêcheurs du lac Inle.

Il y a 75 villages flottants autour du lac qui fait 22 km de long pour 11 de large mais la frontière entre le lac et les marécages est floue et dépend aussi de la saison.

Les villages sont raccordés à l'électricité

On est surpris par la taille imposante des habitations

Vente de bois pour la cuisine au marché d'un village au sud du lac.

Il y a aussi les marchands d'artisanat

des vendeuses de galettes en farine de riz dont les villageois raffolent!

Une vieille dame vendeuse d' épices.

différentes sortes de légumes et de fruits

et il y a même le coin des coiffeurs!

Après le marché, on rentre au village sur son attelage.

ou dans sa pirogue.

Comme dans tous les pays d'Asie du sud est on fait tout dans le lac; ici la lessive!

La pagode la plus sacrée de la région. Les 5 statues antiques du Bouddha sont devenues des masses informes tant elles ont été recouvertes de feuilles d'or appliquées par les fidèles.

Plantation de tomates dans un jardin flottant.

On cultive aussi des fraises dans la région.

C’est en 12 h de bus de nuit  très confortable que nous rejoignons la dernière étape de ce voyage en Birmanie à Yangoon, la plus grande ville du pays et sa capitale économique.

Nous arrivons à l’aube à la gare routière au nord de la ville. Un chauffeur de taxi nous aborde à la descente du bus et nous réclame 14€ pour nous conduire  à l’hôtel à 18 km. Nous négocions la moitié plus conforme aux prix pratiqués. Il conduit comme un kamikaze à vive allure en se faufilant entre les files de voitures. On « serre les fesses » et 40 minutes plus tard nous voilà enfin à notre hôtel soulagé !

Pour nous rendre dans le centre- ville, on emprunte le pittoresque train circulaire, pratique et économique. Beaucoup d’ordures et d’habitats sommaires le long de la voie ferrée.

Autour de la belle et vaste place centrale engazonnée, de beaux édifices coloniaux bien restaurés mais en s’écartant dans les rue adjacentes, les bâtiments sont plutôt défraîchis.  La ville est bruyante,  les rues sont embouteillées, les trottoirs sont bondés et encombrés de petits stands de vendeurs de nourriture et d’objets divers. Mais il n’est pas déplaisant  de se balader dans cette foule bigarrée. 

Dans Yangoon nous avons beaucoup utilisé le train circulaire, sorte de RER local, très économique et pratique mais beaucoup de détritus et de bidonvilles le long de la voie!

La gare centrale de Yangoon.

Le bureau pour acheter les tickets du train circulaire

Dans une autre gare, on délivre même les tickets par informatique!

Dans un des wagons du train circulaire.

Dans le train circulaire ou train de banlieue, des vendeuses ambulantes préparent des "snacks"

Il est interdit de s'embrasser dans le train!

Le bâtiment colonial de l'hôtel de ville sur la place centrale de Yangoon, orné de motifs birmans traditionnels et de tourelles à 3 niveaux.

Le monument de l'indépendance sur la place centrale.

Le bâtiment colonial de la haute cour donnant sur la place centrale.

La place centrale de Yangoon bordée de bâtiments coloniaux et d'une église baptiste de la fin du XIX eme.

Une mosquée dans le quartier indien de Yangoon. 4% de la population birmane est musulmane.

La poste centrale construite en 1908 et son portique de style Beaux Arts

L'avenue qui borde le fleuve Yangon  et le Strand Hôtel, édifice colonial ouvert en 1901. Hôtel le plus luxueux de la ville avec des chambres à partir de 650 $us.

Anciens bâtiments ministériels en briques rouges construit à la fin du XIX eme. Abandonné depuis que la capitale a été déplacée dans une autre ville au centre du pays. En cours de restauration depuis 2011 pour devenir un centre culturel et un musée.

Vieux immeubles d'habitation dans le centre de Yangoon.

Quelques beaux vieux bâtiments qui nécessiteraient une restauration !

Extraordinaire cette façade d'immeuble noirci par l'humidité et la pollution recouverte de végétation!

Stand de bétel, très consommé par les birmans.

De jeunes nones en quête de nourriture.

Nombreux cyclo-pousse à Yangoon.

Vente de fruits caramélisés

Petit stand de rue

Pause thé dans une rue piétonne du Centre ville.

Pause déjeuner sur le trottoir!

Une rue du centre ville.

Alignement de pigeons devant un centre de télécommunications!

De la "cochonnaille " sous différentes formes!

Temple indous. La communauté indienne est importante à Yangoon.

Inimaginable, la pollution de ce cours d'eau qui traverse un quartier de Yangoon!!

Mais avant tout ce qui justifie une étape à Yangoon, c’est la visite de la célèbre paya Shwedagon, un des sites les plus sacrés du bouddhisme.

On accède à la terrasse par 4 longs escaliers, positionnés aux 4 points cardinaux, couverts et bordés de boutiques d’objets divers essentiellement religieux. Le nombre de bouddhas en groupe ou isolé sous de petits temples assis couchés, debout, recouvert d’or, en marbre, en jade, en bronze etc… est impressionnant et remarquable.

La terrasse au sol en marbre, qui fait le tour du stupa principal, est entourée d’une multitude de pagodes dont les toits en bois dorés sont finement sculptés. Chaque jour de la semaine est représenté par un bouddha. Le rituel veut que pour son jour de naissance ses vœux soient exhaussés en arrosant le bouddha d’eau. On s’y prête avec le sourire. Il y a même un robinet en inox au pied de chaque bouddha ! Certains ont le privilège d’avoir des auréoles clignotantes ! Le stupa principal haut de 100 m est impressionnant par ses dimensions, ses tonnes d’or qui le recouvre et ses milliers de pierres précieuses incrustées dans son « ombrelle » (hti). Il date de 500 avant JC. Reconstruit en 1774 il est depuis enrichi régulièrement. Beaucoup de croyants se recueillent devant les diverses représentations de Bouddhas suivant leurs besoins du moment!

On est samedi et l’association de ceux nés le samedi doit balayer en ligne le sol de la terrasse. Un ballet de balais ! On assiste à une procession pour la venue d’un vieux moine vénéré dans sa chaise roulante. Des nonnes roses et des femmes en tenues semblables défilent en psalmodiant.

Aux abords de la paya Shwedagon

Un des accés à la paya Shwedagon gardé par un chinthe géant

La paya Shwedagon est l'un des sites les plus sacrés du bouddhisme. Le zedi haut de 100m est couvert de 27 tonnes de feuilles d'or et orné de milliers de diamants et autres pierres précieuses.

Autour de la base du stupa central, des piliers planétaires correspondent aux jours de la semaine. Les bouddhistes aspergent  d'eau et prient  devant celui qui correspond au jour de leur naissance. Pour Aldo c'est celui du mercredi matin!

Huguette aussi mais pour elle  son jour de naissance est un dimanche!

Les birmans sont nombreux à venir se recueillir dans les petits temples qui entourent le stupa.

Aujourd'hui c'est samedi  et l'association des bouddhistes dont le jour de naissance est le samedi sont de corvée de balayage de la terrasse!

Sur la terrasse de la paya Shwedagon, une procession en l'honneur ...

...d'un vieux moine handicapé.

Un des 4 escaliers d'accès à la paya Shwedagon.

Dans la paya Chaukhtatgyi sous un vaste abri à toit métallique, un superbe bouddha couché de
 65 m.

et à la paya voisine Ngahtatgyi un splendide bouddha assis de 14 m !